La hauteur où se trouve aujourd’hui l’ensemble architectural composé de la Tour du Mariage, des Halls d’exposition, de la Chapelle Russe et de la Plataneraie se prêta des siècles durant à la culture de la vigne. En 1800 le Prince Christian, jeune frère de Louis 1er, fit aménager la colline en parc seigneurial. Le Grand-Duc Louis II en fit l’acquisition et le dénomma « la Colline de Mathilde » en l’honneur de sa bru de Bavière. La plataneraie avec ses rangées régulières de platanes était déja à l‘époque partie essentielle du parc de la « Colline de Mathilde ».
En 1880 la ville fit construire le réservoir à eau sur le point culminant de la colline. En 1889 fut inaugurée la Chapelle Russe, érigée à la demande de Nicolas II, dernier Tsar de Russie, qui, lorsqu’il rendait visite à sa belle-famille dans la ville natale de son épouse Alexandra (Alix de Hesse-Darmstadt, sœur du Grand-Duc de Hesse), n’avait jusqu’alors pas de lieu de culte orthodoxe.
C’est en 1889 également que le Grand-Duc Ernst-Louis (1868-1937) fonda la « Colonie des Artistes ». Il réunit sept artistes reconnus dans les domaines de l’architecture, de l’art décoratif, de la sculpture et de la peinture et mit à leur la disposition la Colline de Mathilde pour leur permettre d’y vivre, de travailler et de présenter leurs œuvres. Les membres de la colonie, parmi eux Maria Olbrich et Peter Behrens y construisent un atelier, un bâtiment d’exposition et neuf maisons du style Art Nouveau et du Jugendstil allemand, entièrement meublées et décorées. La première exposition de la colonie d’artistes de la Mathildenhöhe, intitulée « un Document sur l’Art Germanique » eut lieu en 1901 et eut un grand succès international.
Aujourd’hui encore la Tour du Mariage fait partie intégrante de l’ensemble architectural conçu par l’architect Olbrich, composé de la Tour et du Hall des expositions. Comme celui-ci l’écrit dans le « Quotidien de Darmstadt » le 7 et 8 Mars 1906: « La verticale massive de la Tour du mariage s’alliant à l’horizontale du hall des expositions crée une entité d’ensemble monumental, s’élevant au-dessus de la ville tel un symbole éternel porté par l’enthousiasme et le bohneur de vivre de l’ensemble de ses citoyens ».